Vous voilà en train d’organiser votre futur voyage dans les Pouilles, et ne savez pas par où commencer. Comme mentionné dans notre itinéraire complet des Pouilles, Bari sera très probablement votre porte d’entrée. Nous vous emmenons dans nos quelques jours passés dans cette ville et ces alentours, pour vous partagez nos coups de coeur du coin.

Jour 1 : Bari
La capitale des Pouilles vous accueille à bras ouverts, et une journée est bien le minimum pour en profiter. Comme à notre habitude, nous optons pour la déambulation urbaine, nous fiant à nos instincts, nos envies du moments, et si l’on souhaite vraiment se perdre, nous suivons l’orientation d’Alexis. Dépaysement garanti ! Bon, pour être honnêtes, nous avons fait une zone réduite de Bari, nous limitant entre la côte et la gare centrale. Et vous trouverez déjà à faire.
En arrivant à la gare, si vous êtes en itinérance et souhaitez être légers pour la journée, vous trouverez sur les abords du square des boutiques proposant de garder les bagages, contre quelques euros, très pratique ! Une fois soulagés de nos affaires, nous avons commencé notre promenade aléatoire dans la ville. Arrivés tôt le matin, tous les cafés du centre étaient encore fermés. Rien de grave à cela, nous en profitons pour nous diriger vers la vieille ville, en se rapprochant de l’eau. Le soleil levant couvre des ses rayons dorés les bâtiments dont le Palazzo Mincuzzi, pure beauté architecturale. Qui dit levés tôt, dit aussi récompense. Ainsi la ville nous est presque privatisée. Nous assistions aux ouvertures des échoppes, aux choix de légumes des locaux au détour d’une rue. Personne à l’horizon sur les places touristiques, c’est très agréable. La vieille ville est un mélange d’églises, de ruelles étroites, de balcons débordants de plantes, de linge suspendus, et de Vespa !


Nous profitons d’une boulangerie ouverte avec terrasse au soleil pour savourer une orange pressée bien fraîche, accompagnée d’un croissant à la pistache (miam-miam). Ayant déjà dépassé la Basilica Cattedrale Metropolitana Primaziale San Sabino (rien que ça), nous avons vue sur la Basilica Pontificia San Nicola. Venez voir cet édifice, sa façade simple mais élégante, sa pierre travaillée mais pourtant brute. Et à l’intérieur, levez la tête, vous apprécierez le plafond. De là, nous avons rejoint le bord de mer, pour ensuite revenir sur les remparts. Marcher dessus le matin est très agréable. Ils sont ombragés avec même une brise nécessitant une petite veste. Mais surtout, la légère surélévation permet d’avoir une vue sur le front de mer, avec sa grande roue, un bien joli panorama.

Par la suite, je vous invite à arpenter cette soeur de la Promenade des Anglais, ici Lungomare. Et si vous en avez la possibilité, allez-y un jour de week-end. Tous les barésiens viennent y faire leur activité physique. Marche, course, ou même baignade à la plage de Pane e Pomodoro (oui oui, pain et tomate), TOUS les habitants de la ville s’y retrouvent. Des ados aux personnes âgées en passant par les actifs, cette sortie est un immanquable de leurs week-ends.
Autre incontournable de Bari, la « Rue des Orecchiette » ou Strada Santa Lucia. Les orecchiettes sont les pâtes traditionnelles des Pouilles, en forme de petites oreilles. Fabriquées sur place, ici vous pourrez carrément assister à leur mise en forme. Et si les nonnas italiennes sont dans la rue, croyez-moi qu’elle ne chaument pas. Leur rapidité et leur dextérité sont impressionnantes. Et prenez garde, si cela vous semble facile à voir, ce sont en fait des années voire décennies d’expérience qui leur permettent cette habileté. Aussi, au bout de cette rue, se trouve le château.
Enfin, prenez aussi le temps pour savourer la gastronomie locale, les cafés, et seulement observer les gens autour.
Jour 2 : Polignano A Mare et Monopoli
Parmi les images emblématiques des Pouilles, viendront sûrement celles de Polignano, avec son village sur des petites falaises dominant la mer, et Monopoli et ses barques bleues.
Commençons par Polignano A Mare. Rappelant la structure de Bonifacio, elle est un vrai plaisir à découvrir, et … « VOLARE, OH OH, CANTARE, OH OH OH OH ». Effectivement, la musique elle aussi vole dans le ciel bleu. Et pour cause ! Domenico Modugno (le chanteur) est né ici, et une statue lui est dédiée sur le front de mer Ouest de la ville. L’hommage ne s’arrête pas là. Si vous avez un trou de mémoire, ne vous en faites pas. En levant les yeux, vous trouverez les paroles enguirlandées suspendues entre les bâtiments. Et croyez-nous, partout dans la ville vous pouvez entendre l’air fredonné.

Après cet interlude musical, nous pouvons reprendre notre visite. Si la côte est prisée par les touristes pour ses différents points de vue, ses plages et ses glaciers, et par les vendeurs ambulants pour ses touristes, ne vous arrêtez pas à ça. Evidemment, tout cela est très joli. Mais perdez-vous, une fois encore. Nous avons choisi de marcher aléatoirement, nous rendant dans des ruelles sans boutiques ni restaurants. Et c’était ravissant. Chaque maison ajoute sa touche personnelle, souvent des plantes, mais aussi des poteries, et inévitablement, du linge qui sèche. Et aussi, des statuettes de corbeaux (ou corneilles ?), dont nous n’avons pas encore trouvé de signification, mis à part peut-être un folklore local ironique quant à la superstition. S’il y a parmi vous des connaisseurs, nous voulons bien votre réponse.


Nous vous déconseillons de circuler dans le centre historique en voiture. Les rues sont étroites, beaucoup en sens unique, et des voitures stationnent tout de même sur les côtés. Les équipes de sécurité urbaine se sont cependant amusées en posant les panneaux de signalisation. Non, vous n’avez pas abusé sur le Spritz (à consommer avec modération), et votre vision ne se dédouble pas. Il y a réellement une multitude de panneaux à la suite.


Un jet de dés plus tard, et nous voici sur la case départ de Monopoli. Pas très en lien avec le jeu, dont le concept initial a d’ailleurs été inventé par une femme, Elizabeth Magie, puis volé et commercialisé par un homme (rendons à Elizabeth ce qui est à Elizabeth); le village historique est très mignon. Sur un petit canal, les façades se donnent des airs vénitiens, et les barques bleuissent de leur tangage, en attendant de repartir en mer pêcher. Certains visiteurs montent dedans pour y faire des photos. Je ne sais pas si c’est autorisé et/ou bien vu par les habitants.
Carte chance : divaguez dans les rues, passez par le château, trouvez les églises, et gagnez une glace savoureuse. Bon, si c’est la carte chance qui le dit, il faut s’exécuter. Tête en l’air à tous les sens du terme, j’aime observer les étages des bâtisses. J’ai adoré scruter les balcons, les encadrements des fenêtres et portes, les escaliers, et les volets de la ville. Des touches de couleur pointent çà et là sur ces maisons blanches immaculées, ajoutant un peps franc à cet endroit. Avant de finir la partie, profitez aussi de la vue littorale, avec le bleu du ciel qui semble fondre dans le bleu de l’eau, jusqu’à ne parfois plus distinguer l’un de l’autre.



Jour 3 : Alberobello et la vallée d’Itria
Petite rectification : la vallée d’Itria s’étend en réalité de Polignano A Mare à Ceglie Messapica, mais il était plus simple de se concentrer sur la zone des trulli pour cette partie. Les trulli sont les maisonnettes de calcaire, blanchies à la chaux avec un toit conique, typiques des Pouilles. Construites sans mortier, elles existent depuis la Préhistoire pour certaines, mais ont connu un essor particulier au XVIème siècle, devenant même une cité entière à Alberobello. Dans cette plaisante bourgade, le centre historique est entièrement fait de trulli. D’autres son dispersés dans la partie plus moderne de la ville, implantés entre deux habitations communes. C’est donc sûrement vers le centre historique que vous vous dirigerez en premier. Garez-vous un peu plus loin, dans le reste de la ville, afin de ne pas payer trop cher (voire pas du tout selon l’heure et la saison) votre stationnement. Autre conseil, et pas des moindres : venez tôt le matin. Ayant voyagé hors été dans les Pouilles et arrivés vers 10h, les rues se remplissaient progressivement. De plus, il nous semble que des couleurs de lever de soleil sur ces cabanes pourraient leur rendre particulièrement grâce. Vous trouverez facilement les axes principaux, remplis de commerces, mais (en tout cas à notre période), il reste possible de trouver des ruelles plutôt désertes, afin d’avoir sa photo pour soi tout seul. Spot très connu, et notamment sur les réseaux sociaux, certains lieux sont pris d’assaut pour avoir LA photo instagrammable.

En prenant la route vous pourrez aussi croiser différents trulli, plus au moins authentiques. Je m’explique. Il s’agit toujours de maisonnettes d’habitation ou de logements touristiques, mais nombreux sont ceux qui ont été construits hors âge d’or des trulli, et même très récemment, surfant sur le succès que connaissent ces huttes auprès des voyageurs. Nous en avons aussi croisés d’aspect variés, toujours de formes coniques, mais par forcément blanchis à la chaux, juste en pierre brute. Et si certains sont rattachés à des habitations, d’autres sont simplement égarés dans les champs.


A moins de 15 minutes de route, et de rail de là, il y a le charmant village de Locorotondo. Comme son nom le laisse supposer (lieu rond, en italien), le hameau suit une structure circulaire. De plus, sa localisation en haut d’une colline en fait un lieu d’observation idéal. Où que l’on soit dans la ville (à condition que la vue soit dégagée, évidemment) un panorama sur la campagne alentour s’offre à nous. Situé en zone agricole, vous aurez loisir d’observer les champs, oliveraies, vignes et vergers qui vous entourent. Nous avons beaucoup apprécié cette ville pour son calme, et sa douceur de vie. Peut-être que les guides touristiques ne s’en sont pas encore saisis, en tout cas, la fréquentation est bien plus faible que pour d’autres lieux du coin. Nous y étions un jour de marché, nous permettant un peu de voir les habitudes de vie locales, ainsi que les produits proposés. Là encore, nous avons apprécié déambuler dans les ruelles, sans but précis que celui de profiter du moment. Nous y avons terminé notre matinée en beauté avec un déjeuner en terrasse agrémenté d’une vue aussi délicieuse que la nourriture. On vous laisse découvrir le restaurant dans nos bonnes adresses.

Reprenons la voiture, ou le train, et toujours en moins d’un quart d’heure, retrouvons-nous à Martina Franca. Cité un peu plus connue que sa prédécesseure (oui, oui, c’est le bon mot), elle est aussi un peu plus grande, tout comme son centre historique. Et qui dit plus grande, dit plus de recoins où se perdre, en sortant un peu du tracé pré-établi de cette visite. Bien sûr, nous vous encourageons à visiter son centre historique, avec sa basilique San Martino, ses palais et églises. Chaque bâtiment est un plaisir pour les yeux, et en plus il vous faut voir la Piazza Maria Immacolata, originale par son passage sous les arches disposées en arc de cercle, et ses bâtisses aux formes disons aléatoires. A nouveau, égarez-vous, divaguez, tournez à droite, à gauche, éloignez-vous du bruit, et vous trouverez de jolies surprises. Attention à ne pas glisser sur les pavés bien lisses de la vieille ville.
En chemin pour notre prochaine étape, nous choisissons de faire un arrêt dans le petit Cisternino. Ici, la quiétude est au rendez-vous. La visite est rapide, mais tout à fait appréciable. Elle laisse le temps d’apprécier la vue dégagée sur la vallée, de scruter les habitants en terrasse ou au parc pour enfants, et de se gorger de cette simplicité. Il y a tout de même des cafés, restaurants et quelques petites boutiques, pour flâner. Ce passage n’est pas un immanquable, mais était à quelques minutes de route seulement de Martina Franca, et en direction d’Ostuni. Pour le train cette fois-ci, la correspondance est obligatoire, et donc le trajet plus long.


Nous terminons cette journée par la célèbre Ostuni, la ville blanche. Son nom n’est pas trompeur, et c’est dans un monde d’un blanc éclatant que nous arrivons. La fréquentation augmente ici, surtout entre le Duomo de Santa Maria Assunta et la Colonna di Sant’Oronzo. Cependant, cette ville est bine plus grande que les autres rencontrées cette journée. Préparez vos mollets, car elle est toute en ascension et descente. Si, une fois encore, les axes principaux sont bondés, et notamment la périphérie du Duomo en pleine après-midi, d’autres recoins se laissent volontiers explorer en solitaire. Profitez également des remparts, qui font une partie du tour de ville, permettant de s’aérer et apprécier le panorama. Admirez les hauteurs, qu’elles soient intérieures ou extérieures. Les plafonds peuvent réserver des surprises, notamment dans les lieux religieux, et les décorations pointent le bout de leur nez dans les rues, sur les balcons. Bien entendu, une dégustation de glace est à prévoir. Comme dans tous les villages environnants, les glaciers font légion, et ne pas succomber à la gourmandise serait un péché. En quittant le centre historique, nous avons choisi de sortir des ruelles piétonnes pour rejoindre notre stationnement, afin de voir de nouvelles choses. Ce qui n’a pas manqué ! Nous avons avancé par une voie ouverte à la circulation automobiliste, mais très très étroite. Chacun sa façon de ponctuer sa marche. Nous, c’était en montant rapidement sur une petite marche pour ne pas se faire écraser.


Pour chacun de ces lieux, si vous venez en voiture, nous vous conseillons de vous garer en dehors des centres historiques, si vous pouvez vous déplacer à pied. D’une, vous trouverez plus facilement un stationnement, et moins cher. De deux, cela vous permettra de voir un peu plus de ville, différemment des quartiers conservés et touristiques, et ainsi mieux s’aviser des contrastes entre ancien et moderne. Et surtout, circuler dans les centres historiques peut s’avérer très compliqué, entre l’étroitesse des rues, les sens uniques, les stationnements en double file, et les visiteurs obligés de passer sur la route pour se déplacer.
Petite note : nos journées sont bien bien remplies. Ces idées correspondent à notre voyage, mais ne sont en rien un programme à suivre à la lettre, qui peut être assez fatigant. Aussi, nous ne sommes pas les plus portés ville lors de nos voyages, préférant les excursions dans la nature. Donc quand nous faisons un tour en ville, il peut s’écourter rapidement car nous nous sentons oppressés. Allez à votre rythme, et profitez des villages que vous visitez.
Bonus jour 4 : Départ de Bari
Voilà ici nos petits extras. Nous n’avons pas consacré de journées entières à ces endroits, mais plutôt des temps de pauses sur nos trajets plus longs. Tout d’abord Mola Di Bari, était le village de notre logement pour cette partie des Pouilles. Si les après-midi sont tout à fait calmes, sieste oblige, l’ambiance se ranime en fin de journée. Les enfants viennent jouer sur les places, les adultes font leurs achats et dégustent un cornet, et les personnes âgées se réunissent sur des bancs pour refaire le monde. Une balade longe la mer, et quelques vestiges historiques peuplent le centre. Aussi, au Sud du village, sur la côte, se trouve un chemin, longeant des champs, tout en fleurs à cette époque, et parsemés de trulli en pierre. Pour y accéder, nous avons quitté la grande route, et pris la direction de la Spiaggia di Pietregea. C’était une très jolie promenade, vivifiante et qui changeait un peu de ce que nous avions vu jusqu’à présent.



En nous dirigeant vers le Nord, nous avons fait escale à Trani. Cette ville ressemble par excellence à celles du Sud de la France, côté Méditerranée. Pavée, avec tous ses axes menant au front de mer, elle accueille bon nombre de vacanciers, de boutiques et de restaurants, avec son lot de stands de bord de mer. Une grande esplanade, la Piazza Quercia, est posée entre différents monuments, surplombant le port de Trani, avec de nombreuses terrasses pour boire un verre ou manger, un vrai repas ou bien sur le pouce. Le parc de la Villa Municipale est charmant et apporte un peu de fraîcheur à cette ville, et vous fera rencontrer les perruches, stars des environs. En continuant au bord de l’eau en direction du Nord, on finit par arriver à l’impressionnante cathédrale Maria Santissima Assunta, qui était fermée lors de notre passage. Trani n’est clairement pas mon coup de coeur, mais je manque d’objectivité : j’ai eu tellement de mal à y circuler et m’y stationner, que je suis déjà partie avec un certain énervement. A vous donc de vous faire votre opinion.

Enfin, en quittant le Nord pour redescendre vers le Sud, nous avons fait un plaisant arrêt au Castel Del Monte. Situé en plein milieu de … pas grand-chose, cette fortification à la forme originale vaut le détour. Fidèles à nos habitudes, nous avons contourné la visite de l’intérieur, pour nous concentrer sur l’extérieur. En hauteur, et dominant la vallée, le paysage qui s’offre à nous est verdoyant. Bon peut-être moins lors d’une autre saison, mais là, nous avions pour seule mission de contempler les différentes teintes de verdures avoisinantes. Aussi, la structure octogonale du château en fait un lieu unique, et mémorable. Si vous souhaitez éviter le parking officiel, payant, il y a un espace où le stationnement est permis et gratuit, un peu avant le château. En contrepartie, il vous faudra grimper à pieds, alors que le parking payant propose un service de navette. Le choix est à vous !

Quelques bonnes adresses
- Dimora Kettino Terrace : Notre logement à Mola Di Bari. Nous avons bien apprécié cette localisation pour visiter les environs et le logement était très charmant avec tout le nécessaire pour quelques jours. L’atout charme : le toit terrasse pour prendre son petit-déjeuner au soleil.
- Kiatz : Un bon restaurant à Locorotondo. Parfait pour un repas en terrasse avec une vue sur les environs, la nourriture est bonne et locale.
- Antica Guglielmi di Aresta Francesco : Pizzaria à Mola Di Bari. Nous avons pris à emporter chez eux, les pizzas étaient très bonnes et le service rapide.
- Café Jéröme : Idéal pour une pause gourmande à Bari pour les amoureux de chocolat. Venez tester leurs différentes recettes de chocolats chauds et leurs multiples douceurs, pour un goûter copieux.
- Osteria da Michele : Petit restaurant local à Bari. Parfait pour essayer les fameuses orecchiettes. Cependant, le temps d’attente est très long, même en étant les seuls clients de l’osteria.
